Leurs histoires, notre devoir : l'état des prisons et des prisonniers en Afghanistan

Depuis le retour au pouvoir des talibans en août 2021, l'Afghanistan a connu un déclin marqué et alarmant de la protection des droits humains, notamment dans les centres de détention du pays. La situation est caractérisée par la torture systématique, les mauvais traitements et le déni des droits fondamentaux.

Des témoignages de première main, recueillis par Human Rights Defenders Plus (HRD+) et l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT), dressent un sombre tableau d'abus généralisés. Les victimes ont décrit de graves tortures physiques et psychologiques, notamment des coups, des décharges électriques et des menaces verbales. Des femmes détenues ont fait part de récits profondément troublants de violences sexuelles, notamment de viols. Ces abus touchent de manière disproportionnée les minorités ethniques et religieuses, les opposants politiques et les défenseurs des droits humains.

Les conditions de détention restent désastreuses : cellules surpeuplées et insalubres, alimentation inadéquate, manque de soins médicaux et accès limité à une représentation juridique ou aux contacts familiaux. Les procédures judiciaires, lorsqu'elles existent, sont souvent dénuées de toute procédure régulière. Après leur libération, les victimes sont fréquemment confrontées à des actes d'intimidation, de surveillance et de menaces, réduisant leur voix au silence et renforçant l'impunité.

Ces violations constituent non seulement une violation des obligations de l'Afghanistan au titre de la Convention des Nations Unies contre la torture (CAT) et de son Protocole facultatif (OPCAT), auxquels le pays demeure partie, mais exigent également une réponse internationale ferme et coordonnée.

Objectifs du lancement

L'événement de lancement vise à sensibiliser et à favoriser un dialogue de haut niveau sur la crise actuelle du système carcéral afghan. Les objectifs sont les suivants :

Présenter les principales conclusions du rapport conjoint de l'OMCT et de HRD+ sur la torture et les conditions de détention en Afghanistan ;
Souligner l'urgence d'un mécanisme international indépendant de responsabilisation pour documenter les abus et garantir la justice ;
Mobiliser l'action internationale et encourager le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies et ses États membres à mettre en place de tels mécanismes et à apporter un soutien aux survivants et aux défenseurs.