REDRESS - Briser le silence : violences sexuelles lors des manifestations sociales en Amérique latine
Inscrivez-vous
Depuis mai 2024, l'Académie des droits de l'homme et du droit international humanitaire de la faculté de droit de l'Université américaine de Washington (AUWCL) et REDRESS se sont associées pour mettre en œuvre le projet « Violences sexuelles dans le contexte des manifestations sociales en Amérique latine ». Ce projet vise à soutenir les efforts de plaidoyer et de contentieux menés par le Réseau latino-américain pour le contentieux stratégique basé sur le genre (ReLeG) concernant les violences sexuelles perpétrées lors des manifestations sociales. Ce sujet est peu abordé, mal documenté, peu visible et peu développé au sein des organismes internationaux et nationaux de défense des droits humains. L'objectif ultime est d'assurer la protection effective des droits humains des victimes, de faire progresser les litiges nationaux et internationaux en cours et de promouvoir les garanties institutionnelles de non-répétition.
THÈME ET CONTEXTE
Dans le cadre de ce projet, l'AUWCL, REDRESS et ReLeG ont préparé un rapport cartographiant les cas reflétant l'intersection entre protestations, torture et violences sexuelles en Amérique latine. Ce rapport s'appuie sur les récentes manifestations civiles qui ont eu lieu dans plusieurs pays de la région, dont le Chili, le Mexique, le Nicaragua, l'Argentine et le Venezuela. Dans tous ces contextes, des personnes ont signalé non seulement un recours disproportionné à la force pour réprimer les manifestations, mais aussi des cas de détention illégale et des actes de violence sexuelle perpétrés par des agents de l'État.
Les conclusions de ce rapport de cartographie sont profondément alarmantes : les violences sexuelles et sexistes dans les contextes de protestation en Amérique latine ne sont ni accidentelles ni isolées, mais constituent un outil délibéré de répression politique et sociale. Les forces de sécurité ont systématiquement recours à cette violence pour intimider, punir et réduire au silence les femmes, les filles, les personnes de diverses identités de genre et les communautés autochtones, témoignant d'une discrimination structurelle profondément ancrée. Dans de nombreux cas, ces violences constituent des actes de torture ou de mauvais traitements au regard du droit international des droits humains.
Malgré les normes juridiques existantes, il manque des protocoles opérationnels clairs et des approches différenciées prenant en compte le genre, l'origine ethnique et l'orientation sexuelle. Ce manque favorise l'impunité et perpétue ces abus, portant atteinte aux droits des victimes et envoyant un message tacite de tolérance de la part des États des Amériques.
Pour y remédier, le rapport de cartographie appelle à reconnaître ces violences comme une forme de torture et de répression politique, à garantir la justice et à adopter une collecte et une analyse de données intersectionnelles tenant compte de la diversité des identités. En fin de compte, s'attaquer à ce problème est crucial pour garantir la participation démocratique et bâtir des sociétés plus inclusives et équitables.
OBJECTIFS
Présenter les principales conclusions du rapport de cartographie régionale afin de souligner que les violences sexuelles dans le contexte des protestations sociales restent un problème négligé et sous-documenté en Amérique latine, et dans le monde. Cet événement vise à susciter l'intérêt pour la reproduction d'analyses similaires dans d'autres régions, en explorant l'intersection entre torture et protestation dans des contextes comparatifs, en prenant le contexte latino-américain comme référence.
Sensibiliser à l'urgence d'une plus grande reconnaissance, d'un financement accru et d'une action coordonnée pour lutter contre ce problème, en soulignant le rôle des organismes internationaux, des ONG de défense des droits humains, de la société civile organisée et des institutions universitaires dans le soutien aux victimes et la promotion de la responsabilisation.
Fournir un exemple concret de litige international en cours offrant des opportunités uniques pour l'élaboration de normes et une protection efficace des victimes des droits humains. Nous présenterons les acteurs clés impliqués dans l'affaire historique « Femmes victimes de torture sexuelle dans l'affaire Atenco c. Mexique » et soulignerons l'importance de promouvoir une approche plus proactive de la Cour interaméricaine des droits de l'homme.
Promouvoir une compréhension juridique plus large de la torture en droit pénal, en montrant comment elle peut se produire en dehors des contextes de détention et d'interrogatoire. En prenant l'exemple du Chili, nous explorerons l'écart entre les cadres juridiques progressistes et leur mise en œuvre, et comment une refonte des normes juridiques peut mieux refléter les réalités de la torture sexiste dans les contextes de protestation.
Langues parlées : anglais et espagnol
Interprétation disponible : anglais et espagnol
Attention : les inscriptions seront closes une heure avant le début de la session. Inscrivez-vous dès aujourd'hui avec votre adresse e-mail et vous recevrez un e-mail de Zoom avec les instructions pour vous joindre. En cas de problème technique avec Zoom ou pour vous connecter aux sessions, veuillez contacter Nic à l'adresse nil@omct.org.
Intervenants
-
Alejandra Vicente
Head of Law REDRESS -
Claudia Martin
Co-Director AUWCL Academy on Human Rights -
María Luisa Aguilar Rodríguez
Deputy Director Centro Prodh -
Leonardo Filippini
Human Rights Center Director CIPDH / University of Buenos Aires
Détails de l'événement
Date
Heure 4pm — 5pm CEST
-
Alejandra Vicente
-
Claudia Martin
-
María Luisa Aguilar Rodríguez
-
Leonardo Filippini
Type Ouvert